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Demain C'est Loin Lyrics - L'ecole Du Micro D'argent - Iam

DEMAIN C'EST LOIN 

 

1. L'en-cre coule le sang se ré-pand 

La feuille bu-vard a-bsor-be l'é-mo-tion sac d'i-mage dans ma mé-moire 

Je parle de ce que mes proches vivent 

De ce que je vois des mecs cou-lés par le dé-ses-poir qui parl' à la dé-rive 

 

L'encre coule, le sans se répand, la feuille buvard 

Absorbe l'émotion, sac d'image dans ma mémoire 

Je parle de ce que mes proches vivent et de ce que je vois 

Des mecs coulés par le désespoir qui partent à la dérive 

 

2. Des mecs qui pour 20.000 de shit se déchirent 

Je parle du quotidien, écoute bien mes phrases font pas rire 

Rire, sourire, certains l'ont perdu je pense à Momo 

Qui m'a dit à plus jamais, je ne l'ai revu 

 

Tenter le diable pour sortir de la galère, t'as gagné frère 

Mais c'est toujours la misère pour ce qui pousse derrière 

Pousse pousser au milieu d'un champs de béton 

Grandir dans un parking et voir les grands faire rentrer les ronds 

 

La pauvreté, ça fait gamberger en deux temps trois mouvements 

On coupe, on compresse, on découpe, on emballe, on vend 

A tour de bras, on fait rentrer l'argent du crack 

Ouais c'est ça la vie, et parle pas de rmi ici, ici, ici 

 

Ici, le rêve des jeunes, c'est la golf GTI, survet' Tachini 

Tomber les femmes à l'aise comme many 

Sur Scarface, je suis comme tout le monde je délire bien 

Dieu merci, j'ai grandi, je suis plus malin, lui il crève à la fin 

 

la fin, la faim, la faim justifie les moyens, 4, 5 coups malsains 

Et on tient jusqu'à demain, après on verra bien 

On marche dans l'ombre du malin du soir au matin 

Tapis dans un coin, couteau à la main, bandit de grand chemin 

 

Chemin, chemin, y' en a pas deux pour être un dieu 

Frapper comme une enclume, pas tomber les yeux, l'envieux en veut 

Une route pour y entrer, deux pour s'en sortir, 3/4 cuir 

Réussir, s'évanouir, devenir un souvenir 

 

Souvenir être si jeune, avoir plein le répertoire 

Des gars rayés de la carte qu'on efface comme un tableau tchpaoul, c'est le noir 

Croire en qui, en quoi, les mecs sont tous des mirroirs 

Vont dans le même sens, veulent s'en mettre plein les tirroirs 

 

Tirroir, on y passe notre vie, on y finit avant de connaître l'enfer 

Sur terre, on construit son paradis 

Fiction, désillusion trop forte, sort le chichon 

La réalité tape trop dure, besoin d'évasion 

 

Evasion, évasion, effort d'imagination, ici tout est gris 

Les murs, les esprits, les rats la nuit 

On veut s'échapper de la prison, une aiguille passe, on passe à l'action 

Fausse diversion, un jour tu pètes les plombs 

 

Les plombs, certains chanceux en ont dans la cervelle 

D'autres se les envoient pour une poigne de biftons, guerre fraternelle 

Les armes poussent comme la mauvaise herbe 

L'image du gangster se propage comme la gangraine sème ses graines 

 

Graines, graines, graine de délinquant qu'espérez-vous ? Tous jeunes 

On leur apprend que rien ne fait un homme à part les francs 

Au franc tireur discret au groupe organisé, la racine devient champs 

Trop grand, impossible à arrêter 

 

Arrêté, poisseux au départ, chanceux à la sortie 

On prend trois mois, le bruit court, la réputation grandit 

Les barreaux font plus peur, c'est la routine vulgaire épine 

Fine esquise à l'encre de Chine, figurine qui parfois s'anime 

 

S'anime, animé animé d'une furieuse envie de monnaie 

Le noir tombé, qu'importe le temps qu'il fait, on jette les dés, faut flamber 

Perdre et gagner, rentrer avec quelques papiers en plus 

Ca aidera, personne demandera d'où ils sont tombés 

 

Tomber ou pas, pour tout pour rien on prend le risque, pas grave cousin 

De toute façon, dans les deux cas, on s'en sort bien 

Vivre comme un chien ou comme un price, y a pas photo 

On fait un choix, fait griller le gigot, brillent les joyaux 

 

Joyaux, un rêve plein les poches mais la cible est trop loin, la flèche 

Ricoche le diable rajoute une encoche trop moche les mecs cochent 

Leur propre case décoche pour du cash, j'entends les cloches, les coups de pioche 

Creuser un trou, c'est trop fastoche 

 

Fastoche, facile le blouson du bourgeois docile des même la hantise 

Et porcelaine dans le pare-brise 

Tchad le rasoir sur le sac à main, par ici les talbins 

Ca c'est toute la journée, lendemain, après lendemain 

 

Lendemain ? C'est pas le problème, on vit au jour le jour 

On n'a pas le temps ou on perd de l'argent, les autres le prennent 

Demain c'est loin, on n'est pas pressé, au fur et à mesure 

On avance en surveillant nos fesses pour parler au futur 

 

Futur, le futur ne changera pas grand chose, les générations prochaines 

Seront pires que nous, leur vie sera plus morose 

Notre avenir, c'est la minute d'après le but, anticiper 

Prévenir, avant de se faire clouer 

 

Clouer, clouer sur un banc rien d'autre à faire, on boit de la bière 

On siffle les gazières qui n'ont pas de frère 

Les murs nous tiennent comme du papier tue-mouches 

On est là, jamais on s'en sortira, Satan nous tient avec sa fourche 

 

Fourche, enfourcher les risques seconde après seconde 

Chaque occasion est une pierre de plus ajoutée à nos frondes 

Contre leurs lasers, certains désespèrent, beaucoup touchent terre 

Les obstinés refusent le combat suicidaire 

 

Cidaire, sidérés, les dieux regardent, l'humain se dirige vers le mauvais 

Côté de l'éternité d'un pas décidé 

Préfèreront rôder en bas en haut, on va s'emmerder 

Y'a qu'ici que les anges vendent la fumée 

 

Fumée, encore une bouffée, le voile est tombé 

La tête sur l'oreiller, la merde un instant estomper 

Par la fenêtre, un cri fait son entrée, un homme se fait braquer 

Un enfant se fait serrer, pour une Cartier menottée 

 

Menotté, pieds et poings liés par la fatalité 

Prisonnier du donjon, le destin est le geôlier 

Le teurf l'arène, on a grandit avec les jeux 

Gladiateur courageux, mais la vie est coriace, on lutte comme on peut 

 

Dans les constructions élevées 

Incompréhension, bandes de gosses soi-disant mal élevés 

Frictions, excitation, patrouilles de civil 

Trouille inutile, légendes et mythes débiles 

 

Haschich au kilo, poètes armés de stylos 

Réserves de créativité, hangars, silos 

Ca file au Bloc 20, pack de Heineken dans les mains 

Oublier en tirant sur un gros joint 

 

Princesse d'Afrique, fille mère, plastique 

Plein de colle, raclo à la masse lunatique 

Economie parallèle, équipe dure comme un roc 

Petits Don qui contrôlent grave leurs spots 

 

On pète la Veuve Cliquot, parqués comme à Mexico 

Horizons cimentés, pickpockets, toxico 

Personnes honnêtes ignorées, superflics, Zorros 

Politiciens et journalistes en visite au zoo 

 

Musulmans respectueux, pères de famille humbles 

Baffles qui blastent la musique de la jungle 

Entrées dévastées, carcasses de tires éclatées 

Nuée de gosses qui viennent gratter 

 

Lumières oranges qui s'allument, cheminées qui fument 

Parties de foot improvisées sur le bitume 

Golf, VR6, pneus qui crissent 

Silence brisé par les sirènes de la police 

 

Polos Façonnable, survêtements minables 

Mères aux trait de caractères admirables 

Chichon bidon, histoires de prison 

Stupides divisions, amas de tisons 

 

Clichés d'Orient, cuisine au piment 

Jolis noms d'arbres pour des bâtiments dans la forêt de ciment 

Désert du midi, soleil écrasant 

Vie la nuit, pendant le mois de Rhamadhan 

 

Pas de distraction, se créer un peu d'action 

Je de dés, de contrée, paris d'argent, méchante attraction 

Rires interrompus, arrestations impromptues 

Maires d'arrondissement corrompus 

 

Marcher sur les seringues usagées, rêver de voyager 

Autoradios en affaire, lot de chaînes arrachées 

Bougre sans retour, psychopathe sans pitié 

Meilleurs liens d'amitié qu'un type puisse trouver 

 

Génies du sport faisant leurs classes sur les terrains vagues 

Nouvelles blagues, techniques de drague 

Individualités qui craquent parce que stressés 

Personne ne bouge, personne ne sera blessé 

 

Vapeur d'éther, d'eau écarlate, d'alcool 

Fourgon de la Brink's maté comme le pactole 

C'est pas drôle, le chien mord enfermé dans la cage 

Bave de rage, les barreau grimpent au deuxième étage 

 

Dealer du hashich, c'est sage si tu veux sortir la femme 

Si tu plonges, la ferme, pas drame 

Mais l'école est pas loin, les ennuis non plus 

Ca commence par des tapes au cul, ça finit par des gardes à vue 

 

Regarde la rue, ce qui change ? Y'a que les saisons 

Tu baves du béton, crache du béton, chie du béton 

Te bats pour du laiton, est-ce que ça rapporte 

Regrette pas les biftons quand la bac frappe à la porte 

 

Trois couleurs sur les affiches nous traitent comme des bordilles 

C'est pas Manille ok, mais les cigarettes se torpillent 

Coupable innocent, ça parle cash, de pour cent 

?il pour ?il, bouche pour dent, c'est stressant 

 

Très tôt, c'est déjà la famille dehors, la bande à Kader 

Va niquer ta mère, la merde au cul, ils parlent déjà de travers 

Pas facile de parler d'amour, travail à l'usine 

Les belles gazelles se brisent l'échine dans les cuisines 

 

Les élus ressassent rénovation ça rassure 

Mais c'est toujours la même merde, derrière la dernière couche 

De peinture, feu les rêves gisent enterrés dans la cour 

A douze ans conduire, mourir, finir comme Tupac Shakur 

 

Mater les photos, majeur aujourd'hui, poto 

Pas mal d'amis se sont déjà tuer en moto 

Une fois tu gagnes, mille fois tu perds, le futur c'est un loto 

Pour ce, je dédie mes textes en qualités d'ex-voto, mec 

 

Ici t'es jugé à la réputation forte 

Manque-toi et tous les jours les bougres pissent sur ta porte 

C'est le tarif minimum et gaffe 

Ceux qui pèsent, transforment le secteur en oppidum 

 

Gelé, l'ambiance s'électrise, y'a plein de places assises 

Béton figé fait office de froide banquise 

Les gosses veulent sortir, les "non" tombent comme des massues 

Les artistes demon cul, pompent les subventions dsu 

 

Tant d'énergie perdue pour des préjugés indus 

Les décideurs financiers plein de merde dans la vue 

En attendant, les espoirs foirent, capotent, certains rappent 

Les pierres partent, les caisses volées dérapent 

 

C'est le bordel au lycée, dans les couloirs on ouvre les extincteurs 

Le quartier devient le terrain de chasse des inspecteurs 

Le dos à un ?il car les eaux sont truffées d'écueils 

Recueille le blé, on joue aux dés dans un sombre cercueil 

 

C'est trop, les potos chient sur le profil Roméo 

Un tchoc de popo, faire les fils et un bon rodéo 

La vie est dure, si on veut du rêve 

Ils mettent du pneu dans le shit et te vendent ça Ramsellef 

 

Tu me diras "ça va, c'est pas trop" 

Mais pour du tcherno, un hamidou quand on a rien, c'est chaud 

Je sais de quoi je parle, moi, le batard 

J'ai dû fêter mes vingt ans avec trois bouteilles de Valstar 

 

Le spot bout ce soir qui est le King 

D'entrée, les murs sont réservés comme des places de parking 

Mais qui peut comprendre la mène pleine 

Qu'un type à bout frappe sec poussé par la haine 

 

Et qu'on ne naît pas programmé pour faire un foin 

Je pense pas à demain, parce que demain c'est loin 

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